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Des formations et collaborations de qualité pour une sécurité optimale sur les chantiers
DARICA EGOROVA
Avec le soutien de partenaires tels que 3Conseils, ECHAMI Échafaudages adopte une approche qui combine rigueur et innovation pour placer la sécurité au cœur des priorités sur les chantiers. Dans cet article, deux experts analysent les enjeux et les solutions liés à la sécurité dans le secteur. De la formation des équipes aux collaborations inter-entreprises, en passant par l’intégration des nouvelles technologies et l’adaptation aux contraintes du marché, ils apportent un éclairage essentiel sur l’état actuel du secteur et ses perspectives d’amélioration.
Fondée et dirigée par Roger Fernandes, 3Conseils est une entreprise spécialisée dans la formation en santé et sécurité au travail. Certifiée eduQua, elle offre des formations adaptées aux besoins spécifiques de ses clients, couvrant des thématiques variées telles que l’élingage, la prévention des chutes de hauteur, ou encore des programmes immersifs en réalité virtuelle. En parallèle, 3Conseils Prévention SA, une entité indépendante mais complémentaire, se concentre sur l’accompagnement des entreprises dans la mise en œuvre de solutions concrètes pour renforcer la sécurité.
Depuis quatre ans, sa collaboration avec ECHAMI illustre l’importance d’un suivi rigoureux et personnalisé pour garantir des conditions de travail sûres sur les chantiers. Cette approche globale, alliant expertise, innovation et proximité, positionne 3Conseils comme un acteur clé dans le domaine de la sécurité professionnelle. Comme le souligne Roger Fernandes : « Nous sommes là pour apporter un véritable support aux entreprises comme ECHAMI, qu’il s’agisse de formations, de contrôles ou de comités de sécurité. C’est en fixant des objectifs clairs et en faisant des rappels réguliers qu’on arrive à instaurer une vraie ligne de conduite en matière de sécurité. »
Formation en sécurité donnée par 3Conseils
En effet, la sécurité est une préoccupation constante dans le métier d’échafaudeur, un domaine qui conjugue technicité et prise de risque. Monter un échafaudage dépasse la simple manipulation d’éléments modulaires : il s’agit de bâtir une structure destinée à accueillir d’autres corps de métier, souvent dans des conditions exigeantes et à des hauteurs impressionnantes. Comme nous le rappelle Roger Fernandes : « Aujourd’hui, un échafaudeur monte un échafaudage pour les autres. Un échafaudeur ne travaille jamais sur un échafaudage. Un échafaudeur construit une installation pour que ce soit d’autres corps de métier qui l’utilisent, et il le met à disposition comme une voiture de location. »
Cependant, chaque étape, du montage au démontage, comporte des risques significatifs, tels que des chutes ou des erreurs structurelles susceptibles de mettre en danger la vie des ouvriers et des utilisateurs. Helder Ribeiro, directeur technique d’ECHAMI, attire l’attention sur une problématique majeure : « 80 % des personnes travaillant dans le domaine des échafaudages ne sont pas formées correctement. »
Mise en pratique des collaborateurs ECHAMI lors d’une formation
Ce chiffre alarmant reflète les défis auxquels le secteur est confronté. Bien que des normes strictes et des technologies modernes soient en place, le manque de formation et de rigueur dans l’application des règles persiste comme une source de risques. Toutefois, selon les observations de Roger Fernandes, le principal défi ne réside pas uniquement dans les infrastructures ou les équipements, mais dans les comportements individuels : « Le risque est comportemental ! Ce n’est pas un manque d’informations, et ce n’est pas un manque de matériel, c’est vraiment la conduite des personnes qui crée des risques. »
Même lorsque les procédures et équipements répondent aux exigences, le non-respect des consignes de sécurité reste une cause fréquente d’accidents. Par exemple, des corps de métier peuvent modifier des échafaudages sans autorisation, compromettant ainsi leur stabilité. En reprenant sa métaphore de la voiture de location, Roger Fernandes précise : « Ensuite, que vous sachiez conduire ou non, ou que vous respectiez un feu rouge ou pas, c’est là que réside le véritable problème. »
Ces comportements imprudents s’expliquent souvent par un manque de respect envers le travail d’autrui, parfois accentué par des pressions liées aux délais ou à la productivité. Bien que des règles de sécurité soient en place, elles sont parfois négligées au profit de la rentabilité. Pour Roger Fernandes, il est impératif de renforcer la culture de sécurité et d’insister sur la collaboration entre les différents intervenants : « Le principal risque lié à un échafaudage réside dans son mauvais usage. Ce qui prédomine aujourd’hui, c’est surtout le manque de respect pour le travail des autres. »
Mise en pratique de la formation de sécurité à ECHAMI
La formation constitue un pilier fondamental de la prévention des accidents sur les chantiers. Pourtant, dans le domaine des échafaudages en Suisse, elle demeure largement sous-estimée. Consciente de cet enjeu, l’entreprise ECHAMI a choisi de systématiser des formations annuelles pour l’ensemble de ses collaborateurs, en collaboration avec 3Conseils. Ces formations, loin de se limiter à un apprentissage théorique, privilégient une approche pratique. Elles offrent l’occasion de rafraîchir les connaissances, d’identifier des comportements à risque et de sensibiliser les équipes aux nouvelles normes en vigueur. Pourtant, Comme le fait remarquer le directeur technique d’ECHAMI : « Aujourd’hui, n’importe qui peut décider de monter un échafaudage, même sans formation préalable. »
Ce constat met en lumière une faille significative : en Suisse, contrairement à d’autres pays comme la France, il n’existe pas d’obligation stricte de certification pour exercer ce métier. Cette absence de régulation laisse la porte ouverte à des pratiques potentiellement dangereuses. De surcroît, les structures spécialisées dans la formation à ce métier sont rares, accentuant le manque de compétences qualifiées. Dans ce contexte, il devient impératif pour l’ensemble du secteur de reconnaître l’importance d’une formation rigoureuse et qualifiée. Un investissement accru dans la formation est nécessaire pour élever les standards de sécurité et garantir des pratiques conformes aux exigences modernes.
La gestion des comportements
Comme nous l’avons vu, un des principaux défis en matière de sécurité sur les chantiers réside dans la gestion des comportements des travailleurs. Un manque de solidarité et de respect entre les différents corps de métier peut considérablement accroître les risques d’accidents. « C’est le manque de protection collective. La plupart se limitent à des protections individuelles, c’est-à-dire qu’ils se protègent eux-mêmes sans protéger leurs collègues. Cela se voit fréquemment sur les chantiers, et cela aggrave les risques d’accident. », résume Helder Ribeiro.
La sécurité des échafaudages repose en grande partie sur les comportements des opérateurs, en particulier lorsqu’il s’agit de porter des équipements de protection individuelle (EPI) et de respecter scrupuleusement les règles de montage. Cependant, même après l’installation, des risques subsistent, notamment lorsque d’autres corps de métier utilisent ces structures. Le déplacement non autorisé d’ancrages, un problème fréquent, illustre ces comportements à risque qui échappent souvent au contrôle des échafaudeurs.
Directives de sécurité données par le formateur d’Altrad
Cette problématique souligne la nécessité d’instaurer une véritable culture de la sécurité, dans laquelle chaque intervenant comprend et assume sa part de responsabilité. Respecter les normes, préserver la structure en place et adopter une approche collaborative sont des impératifs pour garantir la sécurité collective sur les chantiers. Le directeur de 3Conseils, insiste sur cet aspect : « Le respect du travail des autres est primordial pour éviter les accidents. » Ce respect, couplé à une sensibilisation accrue et à une formation adaptée, est essentiel pour réduire les risques et renforcer la sécurité sur les chantiers. Ce n’est donc pas uniquement une responsabilité individuelle, mais un effort collectif qui doit être porté par tous les acteurs impliqués.
La formation, un levier clé pour la sécurité sur les chantiers
La formation constitue un pilier fondamental pour garantir la sécurité sur les chantiers, mais elle demeure parfois insuffisante ou mal appliquée dans de nombreuses entreprises. Chez ECHAMI, à l’inverse, des formations régulières et obligatoires sont organisées. Cependant, cette pratique reste encore rare dans le secteur. Le manque de formation spécifique pour le montage des échafaudages est une source de préoccupation majeure. Une des raisons avancées est le coût que de telles initiatives impliquent, comme l’explicite Helder Ribeiro : « C’est essentiel, mais il faut avoir les moyens de le faire : fermer l’entreprise chaque année pour organiser un atelier, comme nous le faisons chez ECHAMI. Cela signifie mobiliser 150 personnes qui arrêtent de travailler pour se former. Tous les chefs et monteurs passent une journée entière au dépôt. Cela représente un coût conséquent, et toutes les entreprises ne peuvent pas se permettre un tel investissement. »
La généralisation de formations adaptées et obligatoires en Suisse est donc indispensable pour prévenir les erreurs de manipulation et garantir que tous les acteurs de la construction, qu’ils soient novices ou expérimentés, respectent les règles de sécurité. En ce sens, la formation représente non seulement un outil de prévention, mais aussi un gage de professionnalisme dans un secteur où chaque détail compte : « Les comportements individuels de certaines personnes peuvent engendrer des risques, même lorsque toutes les mesures de sécurité sont mises en place et respectées. »
Un vide réglementaire préoccupant
Malgré l’existence de règles strictes, leur application reste problématique. Bien que certaines formations, comme celles sur l’élingage ou la sécurité en hauteur, soient obligatoires, la formation spécifique au montage des échafaudages n’est pas systématiquement exigée en Suisse. Ce manque de régulation crée un vide préoccupant. Roger Fernandes, directeur de 3Conseils, souligne : « Dans d’autres pays, une personne ne peut pas monter un échafaudage sans être formée, mais en Suisse, ce n’est pas le cas. […] Ici aussi, être échafaudeur devrait être un métier protégé. » Cette absence de réglementation stricte laisse place à des situations absurdes, où, selon les mots de Roger Fernandes, « un boulanger pourrait, en théorie, monter un échafaudage sans formation appropriée. »
Ainsi, il reste difficile de garantir que tous les intervenants, notamment les sous-traitants, bénéficient du même niveau d’instruction. Cette situation est d’autant plus frustrante que toutes les informations nécessaires, y compris les normes et procédures, sont facilement accessibles en ligne. Comme le déplore Roger Fernandes : « On se bat pour aujourd’hui faire respecter ce qui est là, ce qui est déjà exigé. Tous les documents qu’on utilise et ce qu’on enseigne existent déjà et sont accessibles pour tout le monde ! »
Vers une responsabilisation collective
Pour améliorer la sécurité sur les chantiers, des contrôles plus rigoureux et des sanctions dissuasives sont indispensables afin d’assurer le respect des normes existantes. « Tout est réglementé, mais ce qui manque, c’est la rigueur. », regrette Helder Ribeiro. Au-delà de la formation individuelle, une approche collaborative entre les différents corps de métier est également essentielle. La sécurité sur les chantiers ne doit pas reposer uniquement sur les échafaudeurs, mais inclure tous les professionnels qui interagissent avec les structures. La sensibilisation à la sécurité doit ainsi être collective, impliquant chaque acteur dans une dynamique de coopération et de respect mutuel.